Anna D. Vladau Anna D. Vladau
Anna D. Vladau, avocate-partenaire dans le canton de Vaud et à l’Etat de New York

Quelle étape de ton CV choisirais-tu pour expliquer la leader que tu es devenue, et pourquoi ?

Il s’agirait de mon expérience aux Etats-Unis avec mon diplôme postgrade en fiscalité américaine et mon barreau new yorkais. J’ai découvert non seulement une nouvelle façon de réfléchir mais également une nouvelle culture. Cela m’a permis de m’affranchir de certaines idées reçues et d’oser tenter de nouveaux projets loin de tout préjugé. La culture américaine est une culture résolument optimiste tournée vers l’avenir ; l’échec fait partie du processus d’apprentissage. Je tente de mettre à profit cette mentalité avec les qualités suisses qui sont l’excellence et la précision.

Il est de plus en plus courant de voir des femmes en position de leader dans divers domaines : quels changements vois-tu dans le leadership grâce à cela ?

L’augmentation du nombre de femmes en position de leadership apporte des changements significatifs dans la manière de diriger. En premier lieu, on observe une plus grande diversité des styles de management, avec une approche souvent plus collaborative qui donne une place à l’humain. De plus, leur présence contribue à remettre en question certains stéréotypes et à promouvoir des environnements plus équitables. Cela encourage aussi d’autres femmes à aspirer à des postes à responsabilité, créant ainsi un cercle vertueux. Enfin, cette évolution pousse les organisations à repenser leurs structures et leurs politiques (conciliation travail-vie personnelle, égalité salariale, flexibilité), ce qui bénéficie non seulement aux femmes, mais à l’ensemble des travailleurs.

Comment est considéré le leadership dans ton domaine ?

 Les avocats inscrits au barreau ne se considère généralement pas comme des leaders mais plutôt comme des défenseurs des droits des citoyens et citoyennes. Notre rôle est fondamental à une société démocratique, affaiblir le secret professionnel de l’avocat conduit à affaiblir l’état de droit. Dans ce contexte, le leadership peut être associé à ce devoir de l’avocat d’être le dernier rempart face à l’Etat.

A titre personnel, je considère également que le leadership est une responsabilité personnelle de former les avocats du futur en leur donnant tous les outils mais aussi en s’adaptant à l’évolution de la société et des technologies.

Quelles sont les qualités et caractéristiques des leaders de demain ?

A mon sens, un véritable leader sera une personne qui puisse faire preuve d’humanité, d’écoute et de bienveillance afin de motiver ses équipes à atteindre le but visé par l’entreprise. Il s’agira d’avoir une grande capacité d’adaptation, en particulier en relation avec les nouvelles technologies comme l’IA. L’humain devra être au centre.

Souhaites-tu ajouter quelque chose ?

Je souhaite ajouter qu’il me semble difficile de se qualifier de leader soi-même. A mon sens, il ne s’agit pas d’un but en soi mais d’une reconnaissance du travail accompli et des années d’expérience. La transmission de ce savoir acquis et l’encouragement à se développer sont, pour moi, un devoir de toute personne appelée « leader ».

Directeur Suisse romande
Emanuel Donhauser

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